Raimot résiste: portrait d’une ancienne accueillie

« J’ai compris que ce qu’il me fallait pour perfectionner mon français et me sentir entourée c’était de vivre en famille d’accueil, ce que j’ai pu faire par la suite, lorsque j’ai dû quitter le centre d’accueil pour demandeurs d’asile où je vivais (CADA). Je me sentais très très bien dans ces familles. Avant, alors que ça faisait déjà deux ans que j’étais en France, je n’arrivais pas à dire plus de deux-trois mots en français. Je n’osais pas m’exprimer dans cette langue, et puis comme je parlais anglais je pouvais m’en sortir au quotidien sans trop d’efforts. Désormais je parle bien français.

Je suis venue demander l’asile en France parce que dans mon pays, le Nigéria, ma vie était menacée. Parce que j’aime les femmes.
J’ai obtenu le statut de réfugiée après près de trois ans de procédures administratives et juridiques. Grâce à Cocotte & Marmite, j’ai gagné en confiance. J’allais à tous les événements qu’ils organisaient, pour rencontrer des gens, des français et des réfugiés.

Une fois mon statut obtenu, j’ai pu chercher un travail. Pendant près d’un an j’ai bossé comme cuisinière. En journée pour le Refugee Food Festival en faisant des extras, et le soir dans un hôtel Ibis. Les deux contrats n’étaient pas stables, mais j’étais sûre que l’une ou l’autre des entreprises allait finir par me proposer un CDI. J’ai donc cumulé deux jobs à plein temps. Ca a duré quelques mois, et finalement c’est le RFF qui m’a proposé un job pérenne, et je ne regrette pas d’y travailler encore aujourd’hui. J’adore mes collègues et la cuisine que nous proposons, qui est très variée. J’apprends tous les jours !
Maintenant, j’ai aussi mon appartement à moi, que j’ai pu aménager à mon goût, et je me sens vraiment bien dans ma vie ! »

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