« Je viens du Burundi et ça fait 4 ans que je suis arrivée en France. J’ai suivi tout le parcours de demandeuse d’asile, de réfugiée et maintenant je suis intégrée professionnellement. Même si je ne suis plus dans mon domaine, ici j’ai pu trouver un travail décent. A la base je suis journaliste. J’ai été poursuivie et menacée à cause de mon travail, et parce que mon mari était impliqué politiquement dans notre pays.
Ici je ne connaissais personne. J’appelais le 115 pour trouver un endroit où dormir et ce n’était pas simple. Mon assistante sociale m’a donné le contact d’Emile, Président de Cocotte & Marmite. On a parlé au téléphone et on s’est donnés rendez-vous au niveau de Châtelet. Je ne l’oublierai jamais ! Je m’attendais à voir quelqu’un de plus âgé et j’ai été impressionnée ! Parce que je me disais que quelqu’un qui s’engage dans une association et qui est Président, ça doit être quelqu’un de retraité. Tu vois les clichés que l’on se fait ?
Emile, qui à l’époque avait 21 ans, est venu avec un couple de jeunes : Adrien et Céline. C’était moi la plus vieille ! Ils m’ont dit qu’ils étaient prêts à m’accueillir chez eux, et cette chance est tombée sur moi. Je suis restée un an et ça s’est très très bien passé. Vraiment, ce sont des gens formidables ! On est encore un contact de temps et temps par Facebook mais ils sont repartis chez eux en Suisse pour travailler et finir leurs études. J’ai passé un an formidable, ils m’ont présenté toute leurs familles des deux côtés ! On faisait des fêtes ! J’ai jamais vu des gens qui t’accueillent sans te connaître. Qui te font autant confiance. Parce que quand ils partaient en vacances ils me laissaient la maison. Cela m’a montré qu’il existe des anges sur terre.
Mes enfants sont venus il y a deux ans. Maintenant j’habite vers Créteil. Là j’ai fait un an dans la petite enfance à la Croix Rouge. Ça s’appelle le Relais Parental. On accueillait les enfants de 0 à 15 ans pour qui, à un moment donné, les parents sont en difficulté. Aujourd’hui je suis toujours à la Croix Rouge mais on accueille les jeunes isolés étrangers.
Il y a une sorte d’appréhension pour héberger et c’est normal. Mais quand réellement on veut faire quelque chose de bien et qu’on le sent, je conseille de le faire en toute confiance. C’est vrai qu’il y a des personnes mal intentionnées, il ne faut pas se mentir. Mais il ne faut pas mettre en avant la négativité de la personne que tu as en face. Si on veut faire du bien, il faut le faire. C’est important. »
– Diane