Depuis Novembre, Catherine et JP accueillent chez eux Abia*, demandeuse d’asile guinéenne, militante politique de 26 ans. Voici leurs retours sur cette expérience de vie commune:
Au départ, je m’imaginais que c’était comme d’accueillir une amie, qu’on allait faire plein de trucs ensemble, visiter les musées, tout ça. Et puis je me suis rendue compte que ce n’est pas comme ça que ça se passe, que ce n’est pas le but. Abia était très timide, et surtout très malade, mais elle n’osait pas nous dire à quel point elle souffrait. Elle passait beaucoup de temps dans sa chambre, et ne parlait pas beaucoup. On est allé à Montmartre une fois, elle ne pouvait pas marcher cinq minutes sans devoir s’asseoir. Puis elle est partie quinze jours à l’hôpital, où elle a été très bien reçue par le personnel médical. Elle est revenue soignée et changée ! Je me suis rendue compte que j’avais été à côté de la plaque.
Paradoxalement, maintenant que je n’ai plus ces attentes, Abia passe beaucoup plus de temps avec nous, on échange bien plus, on est toutes les deux bien plus à l’aise ensemble, même si on n’a toujours pas été à la Tour Eiffel.
C’est vraiment facile d’accueillir. Le fait que Abia soit d’une excellente nature aide sûrement à penser cela, mais en tout cas c’est notre expérience. On sait qu’accueillir une personne réfugiée chez soi est assez exceptionnel, mais en réalité ça ne change pas grand-chose à notre vie. Ou alors uniquement dans un sens positif, vu qu’on apprend énormément à travers Abia sur la situation des migrants, en France et en Europe, et sur leur vie quotidienne.
– Catherine
En arrivant dans la maison de Catherine et JP, je souffrais vraiment beaucoup, mais je ne voulais pas me plaindre. Puis j’ai été à l’hôpital, où j’ai été très bien soignée et en revenant je ne pensais plus à mes douleurs, c’était plus facile à la maison. Maintenant quand Catherine n’est pas là, elle me manque beaucoup ! Maintenant, tout se passe bien, aussi avec Kafka et Lupo [chat et chien de la maison]. Maintenant que je vais mieux, je compte entreprendre des démarches pour reprendre des études de comptabilité ou de gestion, vu que j’ai déjà une licence dans le domaine de la finance. Je ne vais pas attendre d’avoir les papiers pour me lancer.
– Abia
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