Emile Le Menn, l’un des co-fondateurs de Cocotte & Marmite, intervenait ce matin sur le plateau de Jean-Jacques Bourdin sur RMC. Il a fait valoir le travail de l’association et tenté de s’adresser à des hébergeurs potentiels.
Il s’est exprimé en faveur de la proposition du député LREM Aurélien Taché d’accorder un crédit d’impôt de 150 euros par mois aux familles qui hébergeraient un réfugié (au même titre que les familles dans lesquelles des enfants sont placés reçoivent une contribution de l’Etat). De nombreuses familles qui ont hébergé avec notre association sont en effet elles-mêmes en difficultés financières, ce qui rend moins pérenne et efficace l’hébergement et la remise d’aplomb des personnes accueillies.
Cependant, nous regrettons grandement que cette proposition ne concerne que les réfugiés ayant déjà obtenu leur statut, et non les demandeurs d’asile, notre public prioritaire. Ces derniers sont, comparativement aux réfugiés statutaires, encore plus démunis, puisqu’ils n’ont pas le droit ni de travailler, ni d’être accueillis dans des structures sociales classiques, des milliers finissant à la rue quotidiennement. Nous regrettons aussi que ce crédit d’impôt ne soit pas plus conséquent, et même qu’il ne consiste pas plutôt en un dédommagement directe, comme cela se fait dans certaines villes d’Allemagne.
Nous nous opposons aussi vivement aux propositions du Ministre de l’Intérieur Gérard Collomb, qui visent à durcir les conditions de vie des personnes déboutées du droits d’asile ou « Dublinées » (c’est-à-dire les personnes étant passées par un autre pays de l’Union européenne avant de demander l’asile en France). La loi proposée prévoit notamment d’assigner les personnes Dublinées à résidence et d’allonger les durées de rétention de ces personnes avant qu’elles ne soient expulsées